dimanche 25 janvier 2009

Le divorce d'un couple franco-allemand


Le groupe allemand Siemens va dévoiler mardi prochain, au cours de son assemblée générale, sa sortie du capital d'Areva NP, une filiale du groupe nucléaire français. Cette décision est une surprise totale car Siemens essaye, au contraire, de renforcer sa position dans le capital d'Areva NP depuis plusieurs années.

Selon le pacte qui lie les deux entreprises, Siemens ne pouvait se séparer de ses parts d'Areva qu'à partir de 2009 (Siemens possède environ 34% d'Areva). Le total désengagement ne sera établit qu'en 2012.
Ce désengagement totalement imprévu (en effet, selon sa filiale française, Siemens était prêt à investir plusieurs milliards d'euros dans Areva) est principalement du au fait que le groupe n'a jamais vraiment obtenu un accord de Paris pour augmenter sa participation. Le groupe préfère donc se retirer maintenant plutôt qu'investir mais finalement ne jamais obtenir de parts suffisantes dans le groupe nucléaire.
La rupture du contrat engage Areva à racheter ses parts, mais interdit aussi à Siemens de faire concurrence à Areva sur ses métiers nucléaires. Le gouvernement allemand aurait appelé l'Elysée pour revoir cette clause, car l'enjeu est évidemment stratégique pour Siemens, dont certains pensent qu'il se tournerait vers un autre groupe russe.
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Ce divorce marque un tournant pour Areva, dont le sort est discuté depuis plusieurs années. En effet, de nombreux analystes imagine parfaitement un champion français crée par le mariage entre Alstom et Areva, ou encore Areva et Total. Cependant, Anne Lauvergeon, dirigeante d'Areva, plaide depuis toujours pour une ouverture du capital de l'entreprise, qui va désormais avoir un besoin de financement après ce divorce. Peut importe l'évolution de la situation , Areva, en qui les marchés ont une entière confiance, va ressortir certainement plus grand et plus puissant après ce divorce. Cependant, ce divorce nous montre aussi les défaillances du célèbre couple franco-allemand, célèbre désormais par les déboires de ses alliances plutôt que par ses succès...




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