dimanche 10 mai 2009

Benoit XVI en pèlerinage

Sa Sainteté le pape Benoit XVI, Joseph Ratzinger de son vrai nom, est bel et bien l'objet de polémiques et des vifs débats sur ses propos. La polémique du préservatif étant la plus piquante, celle qui a fait déposer la honte sur de nombreux chrétiens, et qui a accentué les dires et les violences "anti-papes" et "anti-catholiques". Mais Sa Sainteté ne se laisse pas abattre, et laisse son intelligence et sa foi le guider. Si bien qu'il est maintenant en pèlerinage, en Terre Sainte, Terre où les trois grandes religions monothéistes sont apparues. Il vient en tant que messager de la paix entre les religions, et est déterminé à ouvrir le dialogue avec les autorités musulmanes. Sa visite en Jordanie, où il a été accueilli par le prince Abdallah II et sa famille, est l'occasion de renouer avec l'Islam et de prôner une entente cordiale entre musulmans (98% du pays) et catholiques. En effet, les fidèles de la Bible ne jouissent pas des même privilèges que les musulmans en Europe. Cette discrimination va être tirée au clair, et semble déjà s'améliorer. En effet, une école catholique est en construction, et dont la première pierre vient d'être bénie par Benoit XVI. Lors de son voyage, le pape a voulu réconcilié avec le peuple juif. Sur le mont Nebo, lieu où Dieu a montré à Moïse la Terre Promise, Sa Sainteté entend bien montrer le liens entre le Judaïsme et le Christianisme. En tant que messager de la paix, Benoit XVI s'est rendu dans la plus grande mosquée de Jordanie, la mosquée al-Hussein Bin-Talal pour dénoncer le fanatisme religieux qui déchire le monde musulman. Il y dénonce l'incompréhension des textes, les liens faciles qui suscitent la haine et "l'embrigadement" des jeunes dans ce fléaux qu'est l'extrémisme. Il le dit lui même, Benoit XVI voue un grand respect pour la religion musulmane, et il profite de ce pèlerinage pour le dire en face, et montrer sa bonne foi et sa simplicité. Bien que les risques soient nombreux, Sa Sainteté ne renonce pas, continue son combat pour la paix entre les trois religions du Livre, et qui peut être, amènera à des accords et une bonne entente.

Benoit XVI est le mal aimé. Peut être à cause de sa discrétion. Mais il reste un grand philosophe et théologien, un grand érudit, et dont les textes religieux n'ont plus de secret pour lui. Respecté par son intelligence, il ne prend pas peur à dire ce qu'il pense, et entend bien allé au delà des risques. Bien qu'il ne soit pas aussi "show biz" que Jean Paul II, les foules perçoivent sa voix comme un message rempli de raison, et qui montre un long travail. Lui même profondément honteux des actes de l'Allemagne, c'est pour cela qu'il entend renoué les liens avec le peuple. Ayant en horreur les polémiques de la presse et l'abondance d'information plus ou moins sans fondements sur internet, il laisse son intelligence et son travail éclaircir la vérité. En espérant que son pèlerinage en Terre Sainte changera les esprits, fera prendre conscience des dangers du fanatisme en pays musulman, et que le dialogue avec Israël au sujet de la Palestine aboutira à quelque chose de concret.


(un porfolio en supplément)

Bordeaux et la mémoire de l'esclavage


Bordeaux, deuxième port négrier de France pendant environ 2 siècles, accueille la cérémonie de la journée nationale de commémoration de la traite des noirs. Une exposition permanente retraçant des chapitres de l'époque qui a permis le développement économique de la ville est inaugurée à cette occasion. Entre 1672 et 1837, Bordeaux fut le point de départ d'environ 500 expéditions maritimes qui transportèrent environ 130 000 esclaves d'Afrique aux Antilles. Selon les critiques, Bordeaux "regarde l'histoire en face sans pour autant faire acte de repentance". Ce n'est qu'en 1999 qu'une "politique de la juste mémoire" fut engagée par le maire de Bordeaux, Alain Juppée, en proposant une exposition temporaire sur l'esclavage. En 2006, un rapport a été commandé au comité de réflexion sur la traite des noirs à Bordeaux. Ces gestes de mémoire seraient destinés à inscrire dans la mémoire de Bordeaux sa relation avec l'esclavage".
L'association DiversCités qui a longtemps accusé la ville d'oublier une partie de son passé, est contente de "ce pas positif mais espère toujours l'édification à Bordeaux d'un mémorial de la traite des noirs.

Cet article pose la question du devoir de mémoire, question au cœur d'un des multiples débats actuels. En effet, dans quelles mesures doit-on se souvenir des horreurs du passé et doit-on se sentir coupable des actions commises par nos "ancêtres" ? Doit-on seulement se souvenir ou également reconnaître et se repentir ? Mais se souvenir n'est-ce pas déjà reconnaître les faits et se repentir quelque peu ? Toute action de la part des descendants des oppresseurs ne serait-elle pas vu du côté négatif de "l'action pour se donner bonne conscience ? C'est important de se poser des questions quant à notre comportement vis à vis de ces zones noires de l'histoire. Cependant, si on se demandait aussi ce qu'en pensent les descendants des opprimés ? Comment ils vivent cela quotidiennement. Y pensent-ils de façon inconsciente, consciente, seulement à certains moments ? Ces questions qui touchent des sujets du passé par rapport à la mémoire collective et privée, ont également un lien avec des sujets du présent et du futur. D'une part, car ces problèmes sont d'actualité et continueront de l'être pour un long moment, et d'autre part car elles rejoignent, selon moi, des questions que l'on peut se poser dans les relations entre "pays riches" et "pays en voie de développement". En effet, existe-t-il un devoir de les aider car ils ont soufferts par la faute des "pays riches" auparavant ? S'agit-il seulement d'entraide internationale ? Comment est perçue cette "aide ? Est-ce vraiment une aide efficace ou juste de la parlote? ... Je pense que ces questions sont intéressantes à se poser afin de trouver des réponses pour soi-même, mais je doute qu'il soit possible de trouver des réponses de "vérité générale" applicables à tous. Mais cela vaut le coup d'essayer et du moins de garder ce type de réflexion dans un coin de sa tête afin de ne pas oublier (le fameux devoir de mémoire!).
En dehors de cette question (sur laquelle je me suis peut être trop étendue), l'article parle également de la journée nationale de la traite des noirs. J'avoue ne pas en avoir entendu parler beaucoup. Cela devrait-il être plus médiatisé ?